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Est-ce que j’en fait assez ? Perfectionnisme, temps et culture de la productivité dans l’engagement



Est-ce que j’en fais assez ?

Pour l’écologie

Pour le monde

Pour le boulot

Pour les autres

... Pour moi ?


Aujourd’hui, je te propose d’aller jeter un oeil du côté de cette pression qu’on se met volontairement pour être à la hauteur et rester en cohérence avec ses engagements et ses attentes.


Mais de quoi parle-t-on ? Le sujet est si vaste que ça va être difficile de faire court, mais soit, allons déminer le terrain et réduire en miette l’auto-pression (non, je ne parle pas de la bière qu’on peut se servir soi-même…).


Perfectionnisme


Si tu te poses cette question ou que tu te dis « je pourrais faire plus » « je ne fais pas grand chose comparé à Jean-Bidul », tu es probablement hanté·e par ce driver motivationnel qui murmure suavement à ton oreille « sois parfait·e ! ».


Qu’est-ce qu’un driver motivationnel ? C’est un moteur qui te pousse à mener certaines actions. Aucun des drivers motivationnels* n’est fondamentalement mauvais, le soucis c’est qu’en fonction de ton histoire de vie et de tes expériences, ils s’expriment avec plus ou moins de force. L’objectif ? T’aider.


Oui mais voilà, parfois ils sont envahissants…


Quand on s’engage dans la lutte contre le réchauffement climatique, on a envie d’être cohérent et fidèle. À quoi ? À ces principes et ces valeurs qui nous tiennent à coeur et qui nous servent de puissants anxiolytiques. En effet, la réalisation d’actions en adéquations avec ces derniers, nous procure de la joie et un sentiment fort de bien être.


Ainsi, être cohérent devient rapidement synonyme de bien-être et de soulagement (je fais ma part pour le climat = je me sens mieux, pfiou).


Et - rapport au fait que l’avenir n’a pas l’air hyper fun quand on envisage Paris sous 50 degrés - le soulagement est essentiel pour l’apaisement de l’éco-anxiété / éco-lucidité (même s’il ne la fait pas disparaître).


BREF tu vois où je veux en venir ?


On a envie d’en faire toujours plus, d’être ULTRA cohérent, d’avoir ses valeurs chevillées au corps et on culpabilise dès lors qu’on s’éloigne un peu de la ligne de conduite que l’on s’est fixé parce qu’on est fatigué.


Et voilà qu’on s’auto flagelle et que notre juge intérieur, implacable lorsqu’il rend son verdict, nous accable de tous les maux.


Bon, j’exagère un peu, mais si tu es du genre perfectionniste, tu sais que ça fonctionne aussi avec le travail et autres sujets sur lesquels tu choisis de t’investir avec le coeur.


(Je ne vais pas m’éparpiller sur le fait que l’expression de ce driver motivationnel a beaucoup à voir avec l’estime que tu as de toi-même, néanmoins tu peux aller creuser cette question avec le livre Imparfaits, libres et heureux, de Christophe André.)


Si tu te retrouves dans cette situation, sache 2 choses :


  1. Tu ne vas pas régler le problème du dérèglement climatique ou de l’effondrement de la biodiversité seul·e, et même si chaque action compte, on y va progressivement tous ensemble (je sais que c’est lent, mais on est de plus en plus 🥳). Te mettre la pression maintenant c’est juste te rendre la vie impossible. Chaque changement d’habitude prend du temps et tu n’es pas obligé d’être parfait·e du jour au lendemain.

  2. En tant que coach je t’invite à te poser la question suivante : concrètement ça veut dire quoi pour moi être parfait·e sur le plan de l’engagement (ou du travail, ou…) ? C’est le moment de lister tes attentes et de voir si elles te semblent atteignables. Et sinon comment tu peux aller vers elles sans te mettre directement en état de coma cérébral ?



Temps


Urgence climatique. Urgence climatique. URGENCE climatique. URGENCE CLIMATIQUE.


De même que tu ne vas pas régler le problème du dérèglement climatique solo devant ton assiette végétarienne et en te surinvestissant dans toutes les initiatives chouettes que tu as trouvé : on ne va pas le régler dès demain


Bien sur, chaque geste compte et est susceptible d’en inspirer d’autres...


(comment tu crois que je suis devenue écolo ? La foudre de l’éco-lucidité ne m’a pas frappée un jour de fièvre - bon un peu, mais j’ai aussi rencontré des personnes qui menaient des actions à leur échelle comme toi et moi !)


...chaque tonne de CO2 non-émise est importante.


MAIS. Quelle que soit l’urgence que l’on martèle partout, si tu n’es pas un magnat du pétrole ou de l’agriculture, avec un pouvoir de portée mondiale, tu ne vas pas non plus régler tous les problèmes écologiques du monde en un claquement de doigt.


Aucun de nous n’est un Thanos de l’écologie.


Alors oui, l’urgence est là. Mais te précipiter et essayer de changer radicalement tes habitudes du jour au lendemain, ou organiser 3 fresques, manifs, sit-in, etc. en une semaine ne va contribuer qu’a épuiser tes ressources au même rythme que celui avec lequel notre société dépouille celles de la planète.


Et on est d’accord que c’est tout sauf ce que l'on veut : reproduire les mécanismes qui nous on mené à cette situation.


Alors encore 2 clés de compréhension pour toi :


  1. Si tu te sens étouffé·e par cette notion d’urgence et que ça te bouffe la vie, n’hésite pas à trouver un collectif bienveillant avec lequel tu pourras échanger sur cette thématique ou bien à te faire accompagner par un·e professionnel·le.

  2. Commencer par se changer soi, c’est déjà changer un peu le monde. Le tout, tout de suite et la surconsommation nous ont mené à la situation globale actuelle (entre autre mais pas que), et je te propose aujourd’hui de te poser et plutôt que de te demander si tu en fais assez (soyons honnête tu en fais sûrement déjà beaucoup avec les ressources dont tu disposes), t’interroger sur les façons d’agir sans mettre ton équilibre en péril.


Productivité


Dans la question « Est-ce que j’en fais assez ? », on retrouve aussi cette notion de productivité (bien évidement liée et interdépendante des deux notions précédentes).


Après tout nous vivons dans un monde dans lequel la croissance est condition de la productivité. Un monde qui nous a appris que sans croissance, il n’y avait pas de bonheur possible. Débattre sur la raisonnabilité de la croissance dans un monde fini n’étant pas notre sujet, je te propose de nous concentrer sur l’échelon humain.


Le fait de faire et de produire sont souvent encensée :

  • On adore demander ce que les autres font de leur vie, de leur week-end.

  • On regarde les faits et gestes des autres.

  • Et quand il ne se passe rien, on s’ennuierait presque…

Pourtant, parfois, économiser notre temps et notre pouvoir d’agir permet de prendre du recul, du repos et d’être plus efficace, ou aligné, ou simplement de se sentir mieux.


Et disons-le nous. Si on se précipite pour agir sur tous les plans, on peut vite tomber dans l’épuisement et avoir très envie de tout stopper parce qu’on n’a jamais été habitué à faire autant en si peu de temps avec autant de pression.


Tu l’auras compris, faire preuve de sobriété dans ton engagement écologique, c’est aussi rompre avec le système à l'origine du dérèglement climatique ! Ca ne veut pas dire ne rien faire. Mais peut-être qu’au lieu de vouloir tout faire et de se mettre une pression de dingue, on peut commencer par :

  • Détecter quelles ressources (psychologiques, physiques, matérielles) nous avons à notre disposition

  • Choisir ce sur quoi nous avons envie d’avoir de l’impact

  • Et nous mettre en mouvement tout en respectant notre propre écologie intérieure et en prenant soin de nous-mêmes !


Et toi, comment tu te sens dans ton engagement pour la transition écologique et sociale ?


*Il existe 5 drivers motivationnels : Sois parfait, fais plus d'effort, sois fort, fait plaisir, fais vite

 
 
 

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